
escrever precipitadamente
sem chorar sobre o leite derramado
C'est un blog dédié à la danse,au théâtre, au travail issu de rencontres entre différents artistes. Nous vous invitons à le regarder et à le commenter.
la mariée en papiers, volants surpiqués de dentelles
volants de mille papiers piqués
volants de piqués dans un envol de blancs papiers
baisers consumés dans des papiers volants
dans les volants de la robe de mariée
se roulent pliés et se déplient, baisers imprimés, périssables
imprimé de baisers dans une robe de papier
traîne volante d'une robe périssable
jetable
un désir consumé dans une robe de mariée
volants de rêves piqués dans l'unique robe jetable
jour unique dans une robe jetable
robe de mariée en papier, rêve d'enfance
picote le cœur de la mariée devant le miroir
le papier se déchire et le corps essuie sa nudité
reçoit dans le piqué de sa traîne, une fleur en papier
jetée par le vent, oublieuse de temps et sans maître.
LM, 07
( ...) celui-ci ou un autre me dis-je
puis sa carrure s’offre à mes yeux
et le relief prend place à l’endroit précis des objets
l’eau devient source claire et apaisée
je bois le café
son velours me caresse la gorge
lave ma langue colore sa joue
devant l’autel installé sur ma table
où se mêlent des fleurs d’hier, pommes dorées
les chevaux jouets du Népal
les photographies de mes amours, tous
qu’est-ce qui allège alors la tension des jours,
console mes nuit ?
nous, blottis comme un nouveau-né
les bras serrés, neufs
vibrants au milieu d’une bataille
maintes fois livrée
ce rituel tient à la jouissance
et le guerrier connaît sa victoire
l’a domine, car il est lui-même porter du trophée
si un mot s’échappe dans la mêlée
glisse dans ma main
( elle quémande son baiser )
dans sa nature de figue écartelée
vient à lécher tout le corps de l’homme aimé
comme une louve ferait à son petit
roulé hors de son ventre
pardonnez alors à la nature
ce qu’elle retient encore dans sa griffe
rien ne laissait prévoir que ma chute a été si fatale
devant la mer
l’océan battu
vient me voler son prénom
dans cette main droite
ouverte au moment propice à l’amour
et du vent souffle
de son haleine brûlante
je garde moi, morsures et douces empreintes
d’une bouche ornée d’une dentition irrégulière
massacrante et bénite
l’homme lâche sa semence
aussitôt me brise la nuque
un vrai guerrier
écoutez ma plainte
parole délivrée enfin de l’ancestrale peur
d’être repoussée encore et encore
hors du giron du père aimé
absent, autoritaire
je vous dis que ce père
que j’ai reconnu en toute crainte
comme étant le bourreau
qui embrasse la bouche du condamné
avant de lâcher sa hache
je garde intacte la pose le cou tendu vers la lame
je deviens le cadavre offert à tous en place de grève
les fleuves coulent, lavent les pieds des pèlerins
les croyants murmurent leurs secrets en fin avoués
je frotte jusqu’à ce que la peau imprime cette volonté
j’efface les petites morts qui ont coulé sur mes cuisses
et vous ont béni de chaudes baptêmes
de prières languissantes
l’Hermite épouse son coquillage et l’abandonne
épris de libertinages enfantins
ils sont tous comme ça, me dis-je
cette valise qui ne porte en elle que l’attente
est étrangement la même, pour nous toutes
les poitrines offertes des guerriers
ont des armures telles que seule une fine épingle
glissée entre deux lames
proches du cœur du héros
pourrait avoir foi de leurs craintes
( extrait) LM
Andar ao poema
Vou andar ao poema
a dar de beber aos passaros.
Na fonte passeia um animal ondulante.
Um pescoço de gato preto a movimentar-se
no escuro.
Cegueira amavel e bruta provoca benzeduras
em surdina.
Roma mordida em golpes de sangue.
Surge um relâmpago na noite habitual
do desejo.
Tenho de fechar os olhos para ver o que se passa.
Vou continuar a andar no poema com a minha lingua
de falena arrependida.
No fundo, ao longe, vou andar ao poema
se nao acordar contigo.
Pacé, 31.O5.O8
QUIETA !
( um solo para a Paula Rego)
Olho o quadro da pintora Paula Rego
com o mesmo titulo, vejo uma mulher sentada
de braços cruzados, escondidos atras das costas,
de pé descalço um sobre o outro, a boca fechada,
o corpo em tensao, ela é provocante e submissa.
O cinto do vestido esta desapertado…
Detalhe que me reveala a sua dupla postura,
disponibilidade ambigua, oferta e fechada.
Tento agir na periferia do gesto pictural,
resistir à aparente imobilidade do personagem
e de combater a sua violência,
nao esposar o conforto da fuga, inclinar-me até à queda,
quando a fadiga nos surpreende.
Enfim, se eu gardo a postura vertical face aos eventos,
é porque me dou um certo tempo para vos abordar.
LM, Paris Setembro 18-09-2007.
Textos poéticos : Pedro Tamén, José Luis Peixoto.
Coreografia, interpretaçao, fatos :lidia martinez
Musicas :Luc Ferrari, Gordon, Pena, Tozé.
Paisagem sonora :Thierry Jousse, LM.
Criaçao luzes : Clermonth Pithan, Patricia Godal
Fotografias : Véronique Dandeker
Este espectaculo foi apresentado em Paris no Théâtre de L’échangeur,
em Junho de 2006.
lidia martinez reside em paris desde 1972, onde trabalha no dominio
das artes plasticas, dança e escrita.
Representou a França e Portugal em diversos eventos internacionais.
Prepara em Paris três novos espectaculos para 2008.
Um duo sobre a obra da Paula Rego, e duas peças curtas de teatro.
Uma exposiçao para Portugal sobre o mito da inez de Castro,
encontra-se em elaboraçao.
lidia martinez
http://www.autre-cas.blogspot.com/
A imagem de Maria é o silêncio, a estatua.
A adoraçao ou « o sofrimento da luz «, Goethe.
Aquele que guia é guiado.
A queda segue a luta com os passaros.
Dançar o rastro, o espaço entre duas cicatrizes.
O segredo, a uniao dos contrarios.
A minha recusa é a recusa.
O nao inscreve-se em maisculas na fronte.
O orgulho do barroco e a minha memoria de tudo.
Os rastros sao as ressonâncias.
« La petite musique “ vela sobre o silêncio,
continuo imovel.
Deitada no chao estremeço.
Uma paisagem desenha-me no rosto,
as rugas da infância.
Dentro do caos, o silêncio.
O silêncio de Auschwitz,
pesado abandono de chumbo,
num peito de algodao.
Suspenso no vacuo indizivel,
o esquecimento.
Na imobilidade segura,
tudo se rasga.
A dança recusa-se, acumulo as suas recusas.
O corpo procura o repouso,
lembra-se tao pouco da unidade.
Aprendo as palavras.
Avanço e ja a vida nos ultrapassa.
O gesto fissura-nos a memoria.
O corpo magoado perdura na sua mortalidade,
no seu cansaço quotidiano,
a arma contida no gesto do consentimento,
no da recusa.
Corpos reclamando espaço,
respeito, autoridade.
Dançamos e construimos o nosso corpo
nesta graça,
O corpo difère do coraçao.
les héroïnes penchées souffrent d'une belle définition
Julie court au désastre, même si elle exécute sa disparition.
L'intime et le monde jouent de l'espace
et mon souffle court vers la plénitude de l'instant.
Comme dans des moments de pause,
les héroïnes penchées,
souffrent d'une très belle définition
du corps anthracite.
Livrées aux profondes marges de la connaissance,
les femmes ont comme option, de décoller les deux,
peau et sens. ,
Un hêtre boisé est suspendu
au plafond tenu par trois cintres en merisier,
Rien de tout cela fut facile à équilibrer sur l'accoudoir.
.
LM, mars 08
chorégraphiées
encastrées
naturalisées,
proposées
recueillies
guérisseuses
infinies
gourmandes
coupées
cutting-writting
genre
peintes
urbaines
slameuses
pas slameuses
étrangères à tout
néologissiènes( surtout)
rares
cuites
épluchées
furibondes
calmes
grosses
palmées
circonstancielles
gonflées
saccadées
georgiennes ( à cause de Paradjanov)
Pessoanas à cause de Pessoa
Tsvetaionavas
A cause de marina
De lettres d’amour
A cause de marina et de la reine morte
Tarkovkiennes à cause de l’amour pour lui
Imagées tiens !
A suivre parce qu’ infinites...
Jusqu’à ce jour, j’ai pu creuser le corps.
Cette avancée est une large glissade
au milieu d’un monde qui bouge sous nos pieds.
Ma conscience s’élargit, faisant d’une lointaine
constellation, la lecture précise et éclairée du temps.
Les jours s’épuisent, coulent dans leurs nuits
et tout pèse son poids.
Je continue d’être étonnée, la surprise me gâte encore.
Contre l’immobilité, je déploie les bras
comme un fier arbuste.
Laissez votre regard en éveil.
La danseuse murmure vos prénoms, dans ses poches
deux cailloux se frottent.
Elle vous offre cet instant où la traversée est un abandon,
une petite guerre vient de s’inscrire dans le vide.
De loin, mes doigts bougent, ils s’écartent, impuissants,
et n’inscrivent rien d’autre dans le monde,
que leur furtive maladresse.
Vos yeux effleurent ma peau, elle imprime une mémoire
que l’on sait si périssable.
C’est peut-être cela qui est douloureux,
la conscience à travers le corps,
que tout geste contient son début et sa perte!
Alors, on s’abandonne au silence, complices
Il y a néanmoins des silences qui nous répondent de loin.
L’infini me touche les pieds et me contraint à la danse.
Je ne regarde pas le fil de l’horizon
pour me noyer dans la mer, mais pour devenir ce même fil.
Un si court instant et me voilà replongée dans l’indicible.
Je subis l’effort de la contraction du temps.
Les os se sculptent eux-mêmes de l’intérieur.
Je ne rêve pas, j’écoute.
J’ouvre tous les doigts pour effeuiller la nuit
et l’immensité des peurs.
Je m’endors aussi entre la marge et le fleuve.
Je rêve encore et je vous écoute.
Je suis le pas du dormeur, je ne suis que lui.
Je suis vaincue et à l’abri.
Je suis la cible, le front tendue vers la pierre.
Je tremble de ce que je dis.
Aucune résignation n’est possible.
Le silence est ma seule conversation.
Le silence est ma seule sustentation.
Le silence est ma seule chimère.
Rien de ce que j’entends là, n’a pu être voulu.
La voix me plie les doigts, elle est enfant philosophe
tout juste déroulé de la soie.
Vos yeux me pèsent, ma nuit est dedans.
LM, Paris
" (...) C’est moi ton Pedro, nous sommes seuls,
je sens ton âme éclairant la mienne,
dans la mort tu écoutes mon désespoir.
Parler, parler, laisse ton pauvre roi te parler ;
J’ai été ton loup, le bourreau qui n’a pas su t’épargner.
Dans mon royaume tu es deux fois reine.
Tout a été bon, tout a été béni !
Ah! Coimbra était notre mère, tout a fleuri, les champs,
les berges, les places se sont remplies, le peuple te saluait.
Le fleuve éclairé par les torches s’inclinait
vers nos pas qui couraient à tes côtés.
Te voilà enfin, si proche dans ton éternité de pierre !
Cet amour me fait peur, le sommeil me prend…
Inez, cette nuit nous sommes frères,
deux oiseaux morts partageant le même nid
Até ao fim do mundo.
Dialogue________________________________________
- Je sais.
Tout était calme, posé, pas de secousses…
- Je n’ai pas eu de bourdonnements non plus.
- Non. Tes mains étaient posées sur tes cuisses…
- Je respirais.
- Oui, tu respirais et l’histoire se reformait,
puisant dans nos silences un nouveau souffle.
prenait fin et que ma destinée était celle d’agir,
en répétant toujours les mêmes gestes.
- Tu valsais de l’immobilité à la chute.
- Ma construction quotidienne tenait de l’allégeance
du corps devant une volonté meurtrière.
- Chaque victoire que l’on s’accorde,
doit-être la bien nommée.
- Oui, c’est dit.
on me plante un couteau dans le dos, tu coupes le pain…
- Sur mon cahier je transcris les mots d’un autre,
je colle une photographie, tu dessines un chien.
- On dit que l’on doit préserver le secret de tous
les beaux livres, que l’on arrive plus à fermer.
- Des mots, ils nous tombent des mains ces morts.
Au cinéma, après la lutte avec les oiseaux,
la femme chute.
Je sais que dans toute forme d ‘évanouissement,
se cache une promesse. Je danse l’empreinte,
l’espace entre les doigts et la pliure.
Mon secret s’enfoui dans l’union des contraires.
Le refus écrit en toutes lettres sur mon front.
Un NON pigmenté de bleu.
L’orgueil du baroque et ma mémoire de tout.
Les traces, les résonances… la petite musique
veille sur le silence,
moi, je ne bouge toujours pas.
Couchée à terre, je tremble, spasmes.
Un paysage dessine sur mon visage,
les rides de l’enfance. Après le chaos, reste le silence, encore.
Le corps cherche le repos, il se souvient si peu de l’unité.
J’apprends les mots, j’avance et déjà la vie me dépasse.
Un geste me fissure le mémoire.
Corps transpercés de toute part, réclamant espace, respect, autorité.
Le corps diffère du cœur.
Dernière lettre amour d’Inez à Pedro
Pedro,
Je me déshabille auprès de la fontaine
et j’écoute le merle enrouler son chant,
dans la force désobéissante du fleuve.
Il court caressant le flanc des berges.
Aiguë est le cri du paon qui se promène aux alentours.
Etrange la beauté qui m’entoure.
Il me semble voir tout décollé du monde.
Une poésie scandaleusement nue et obscène
dans sa cruelle beauté.
Je vis maintenant et je peux mourir de suite.
Inez, Lisboa, 2005
Martin, O Bobo, le Bouffon, chante à sa reine,
Inez de castro :
La berceuse :
« Lune, lune, embrasse, mon amie, ma reine,
donne-lui ton baiser de nuit, ô nani, nani.
Dort, dort, mon amie, ô nani, nani,
dans ton nid de pierre, nani, ô nani, nani, na.
La lune habille ma reine,
d’un voile de lumière,
nani, nani, ô nani, nani.
Ah ! Que la mort est longue et la nuit sans rêve,
O nani, nani, la lune couvre mon amie, ma reine,
de son baiser de lumière, ô nani, nani, na « .
Troisième lettre:
Sitôt le matin levé je regarde le fleuve.
Il porte la pourriture des feuilles
comme une parure un ornement.
Etincelant et brusque miroir toujours à me parler de vous.
Dieu que je suis triste de votre tristesse quand les jours
se battent avec mes nuits !
Etrange guerre que je vis ici dans ce lieu de paix si sûre.
Elle gratte à ma porte comme une bête assoiffée de sang.
Ah, que suis lasse de cette immobilité
qui m’enracine à ma peine.
Je vous parle sans cesse mais l’écho court
moins vite que votre cheval,
sinon monseigneur, vous auriez pu écouter enfin
cette malheureuse qui vous pleure.
Ai Mondego, suis-le mon prince père heureux
mais si absent, quand finira-t-il de chasser
du danger que j’encours d’être ainsi ,
corps offert aux chiens du Roi ?!!!
Inez, Paris, Juin 1997
( une danse pour Paula Rego )
chorégraphie, interprétation, costumes, objets :
Lidia Martinez,
paysage sonore : Thierry Jousse, LM
L'oeuvre de la peintre portugaise Paula Rego
est une puissante mise en scène de corps
en tension.Elle risque l'ancrage dans un quotidien,
qui fabrique des gestes chargés d'ambiguités bavardes.
Les corps des femmes semblent animés par une danse intérieure,
soudainement figée par le regard du monde.
Je visite pour la troisième fois l'imagerie inquiétante
de ses tableaux, je me glisse sous la morphologie
d'un des personnages,
adoptant coiffure, robe, postures.
J'écoute sa respiration, j'étire ses muscles en cadence,
j'observe le moindre détail
qui serait la ponctuation du sensible
sur le silence assourdissant de tous les abandons.
"Lidia est une pionnière parmi les chorégraphes portugaises en France,
Elle s'est imposée par l'univers si personnel qu'elle s’est créé."
(Le monde-on-line, 2001)
SOLOS SANS FRONTIERES- Centre Mandapa, Paris 2005