vendredi 6 janvier 2012

la création est ce qui résiste
Le poème est le gardien de mes énergies,
il tue la soif des marcheurs et peut corriger la tradition.
Il offre le repos de la terre et l’intranquilité des arbres au crépuscule,
il glisse comme une main dans la gaine du silence.
Les lunes noires m’offrent leurs nuits les mots vont surgir
entre deux corps qui dansent.
L’histoire sort de l’ombre et invente son récit.
Elle vous ravi pendant que je file les heures et encore une fois,
je perds le combat contre le sommeil et le repos.
Rompue à la lutte, je me recouche.
Je sens du sable qui avale mes pieds, le matin noirci le calendrier,
le jour a avalé ma lune et ma lettre.
La danse revient pour me visiter et le rituel reprend
dans un cache-cache avec l’astre.
Je reviendrai…
LM

lidia martinez
Chorégraphe-interprète, plasticienne.
Née à Lisbonne vit et travaille à Paris depuis 1972.
Signe particulier : écrit des lettres d’amour sous le nom d’Inez de Castro, la Reine Morte.
Elle a crée déjà plus de 18 spectacles sur ce personnage mythique, et a édité deux livres de poèmes
aux éditions « Ulmeiro » à Lisbonne.

Blogues :
www.autre-cas.blogspot.com

www.cartasdeamordeperdoeinez.blogspot.com
www.lmartinezdansetheatrecie.blogspot.com

lundi 5 septembre 2011

O resto é silencio



( ... )
O bobo Martim, fala...

Nao ouves correr ao longe o rio Mondego?
Cada um de nos era um espelho reflectindo
a sua propria imagem e nada se deixava fixar.
O ar cheirava a âmbar, a resina e a morte também…
Dorme, dorme minha rainha, sou eu o teu bobo,
o irmao de giba e de gaguez do teu amante.
Estamos tao sos, sinto a tua alma alumiando a minha.
Deixa-me falar contigo, trago-te a sua confissao.
Ele foi o teu lobo e o carrasco que nao se soube perdoar.
Neste teu reino és duas vezes rainha.
Tudo foi bom, tudo foi benzido.
Ah, Coimbra foi a nossa mae, tudo floriu,
os campos, as margens, o povo seguia o teu andor…
A corte lamentava-se, tremendo de medo.
O rio encheu-se de luzes inclinadas para te saudarem.
Eis-te agora tao proxima duma eternidade de pedra.
Chega-me o sono…
Adeus.
Até ao fim do mundo.

LM. Maio 2006

( extracto da peça O resto é silêncio, apresentada em 2005, 2006, Portugal e França )
texto : LM

dimanche 5 juin 2011

Un solo pour Paula Rego


" La Petite Assassine "

( Une danse pour Paula Rego)

Chorégraphie, interprétation, costumes, objets :

Lidia Martinez,

L'oeuvre de la peintre portugaise Paula Rego
est une puissante mise en scène de corps
en tension. Elle risque l'ancrage dans un quotidien,
qui fabrique des gestes chargés d'ambiguïtés bavardes.
Les corps des femmes semblent animés par une danse intérieure,
soudainement figée par le regard du monde.
Je visite pour la troisième fois l'imagerie inquiétante
de ses tableaux, je me glisse sous la morphologie
d'un des personnages,
adoptant coiffure, robe, postures.
J'écoute sa respiration, j'étire ses muscles en cadence,
j'observe le moindre détail
qui serait la ponctuation du sensible
sur le silence assourdissant de tous les abandons.

"Lidia est une pionnière parmi les chorégraphes portugaises en France,
Elle s'est imposée par l'univers si personnel qu'elle s’est créée."

(Le monde en ligne, 2001)

samedi 14 mai 2011

Purpurine



Présenté au Théâtre de La Girandole, les 1 et 2 avril.
texte, vidéo, musique...avec:
lidia martinez et armelle roux.
danseuse : isabelle dufau
vidéo: clara gibson maxwell
lumières: pat godal
musique: pièces pour clavecin de Rameau.


Purpurine

Père du vent souffle sur ma peine,
coupe d’une lame froide la pourpre désolée
de mes lèvres.
Trace le geste de la fronde, garde le bras tendu
suis la cible, ouvre et creuse le faible lit de ma raison.
Deviens eau …oh, faibles courants remplissez
le cœur d’un autre homme, adversaire imparable
de ma mélancolie.

( ... )
Ta double tête qui parle par ma voix ici et je l’écoute vibrer,
Vibrer mon âme par le dedans.

Ahhhhhhhhhhhh !

Paris, 2006- 2011.

Purpurine




Purpurine



Père du vent souffle sur ma peine,
coupe d’une lame froide la pourpre désolée
de mes lèvres.
Trace le geste de la fronde, garde le bras tendu
suis la cible, ouvre et creuse le faible lit de ma raison.
Deviens eau …oh, faibles courants remplissez
le cœur d’un autre homme, adversaire imparable
de ma mélancolie.
Zéphiro, souffle au loin, reste distant, distante.
Les draps se déchirent comme des pendus
Je garde ma bouche meurtrie, elle s’ouvre gercée,
Purpurine et béante, cicatrice de la tête,
je lâche ma langue dedans, grosse, envahissante
et les mots restent brouillés, collés au palais.
Sans choix, sans courage et en abîme tout entier,
je sors par le haut en m’arrachant aux chevilles .
Ma tête se dévisse de mon corps, en tours et retours
sur l’axe. Elle ne tombe guère, mais je souffre de ma
maladie première, l’effrayant passage vers la mère.
Je prends les bras du froid, je m’entoure d’eux.
Entre leurs morts, je deviens un naufragé, l’ami du vent.
Recoupée, ciselée ma peau en fines morsures,
dentelle alourdie telle une caillasse marbrée, je m’étale.
Les yeux percés, obstrués par deux pièces de monnaie,
prix d’un passage vers l’autre rive, moi et l’autre homme,
nous n’avons qu’une tête.
Chiens des enfers, mange ma main, mon destin, fais de nous un corps divin, entre mille chiens et un seul loup.
Mes mots sont encore restés suspendus, maintes fois ils me désolent, en abandonnant leurs signes à mes déceptions
d’être ici hybride.

La bête est loin, je nage songeant à ces passages entre les mondes, en clairs-obscurs désirs et de voix sombres.

Je sens déjà le benjoin, la myrrhe et le nard,
ils embaument mon corps et j’offre cette l’odeur à tous ceux
qui se mêlent à nos têtes de chiens.
Nos cheveux restent longs et brillants, coiffés par Marie,
par Madeleine, par Marie et par elles toutes, par toutes les mères qui n’osent pas crier gare aux jeunes fils de Dieu ! Pourquoi n’a t’elle pas criée un NON incontournable ?
Un Non qui se voudrait plus fort que la parole du Dieu fou,
qui pousse la croix sur le dos de son fils.
Il va me falloir une explication valable à tout ceci.
……

Ma, ma toute petite, vois-tu ma main briller sous cette lune ?

Il est temps de penser à la rencontre de nos deux cœurs,
L’un sur le papier mâché de l’autre.
Une soie infime nous relie, viens nous y rejoindre, et marque ma peau et la tienne d’un signe lisible.
Ma peau et la tienne, nos deux têtes enfin reliées, nous sommes si frères que mon sexe n’est pas ému par le changement.

Fines poussières se posent sur nous, une fine touche
d’argent et d’or glisse et embaume nos nuits.
Mon corps de têtes à deux se secoue.
Regarde nos os briller de l’intérieur !

Ami, amie, sur ta tombe, pour toi, la rose se plie de beauté et de velours rouge.
Suis l’étoile… nous sommes si faibles, des animaux ternes avant l’abattoir.

Sais-tu que l’un est le lieu de l’autre ?

Mon dernier cri est pour toi.


Ta double tête qui parle par ma voix ici et je l’écoute vibrer,
Vibrer mon âme par le dedans.

Ahhhhhhhhhhhh !

Paris, 2006- 2011.

samedi 12 mars 2011

APELO PARA A INEZ!


________________inez volta para reviver o drama da sua morte,
em 2011 o nocturno d'ineses devia trazê-la numa serenidade perdida, lointaine.
Tomar chà com amigas...
cantar a Pedro um lamento em italiano...dançar jà branca, com a màscara da sua morte,
conhecimento antigo,
nocturno d'ineses espera um espaço, para ser representado...nao nos querem ajudar?
obrigada.
ver: www.cartasdeamordepedroeinez.blogspot.com