vendredi 23 mai 2008
















" La Petite Assassine "

( une danse pour Paula Rego )

chorégraphie, interprétation, costumes, objets :

Lidia Martinez,

paysage sonore : Thierry Jousse, LM
L'oeuvre de la peintre portugaise Paula Rego
est une puissante mise en scène de corps
en tension.Elle risque l'ancrage dans un quotidien,
qui fabrique des gestes chargés d'ambiguités bavardes.
Les corps des femmes semblent animés par une danse intérieure,
soudainement figée par le regard du monde.
Je visite pour la troisième fois l'imagerie inquiétante
de ses tableaux, je me glisse sous la morphologie
d'un des personnages,
adoptant coiffure, robe, postures.
J'écoute sa respiration, j'étire ses muscles en cadence,
j'observe le moindre détail
qui serait la ponctuation du sensible
sur le silence assourdissant de tous les abandons.

"Lidia est une pionnière parmi les chorégraphes portugaises en France,
Elle s'est imposée par l'univers si personnel qu'elle s’est créé."

(Le monde-on-line, 2001)

SOLOS SANS FRONTIERES- Centre Mandapa, Paris 2005


A pequena assassina














A Pequena Assassina

um Solo para a Paula Rego

Apresentado no Centro Mandapa em 2005,
este Solo é uma autobiografia, auto-ficçao em forma
de dialogo nao so com o publico,
com uma parte de improvisaçao,
assim como um vai e vem entre as personagens da Paula Rego
e a minha historia de exilio consentido...
LM.


le reste est silence

Cartas de amor de Pedro e Inez

Troisième lettre:

Sitôt le matin levé je regarde le fleuve.

Il porte la pourriture des feuilles

comme une parure un ornement.

Etincelant et brusque miroir

toujours à me parler de vous.

Dieu que je suis triste de votre tristesse

quand les jours se battent avec mes nuits !

Etrange guerre que je vis ici dans ce lieu de paix si sûre.

Elle gratte à ma porte comme une bête assoiffée de sang.

Ah, que suis lasse de cette immobilité

qui m’enracine à ma peine.

Je vous parle sans cesse mais l’écho court

moins vite que votre cheval,

sinon monseigneur, vous auriez pu écouter

enfin cette malheureuse qui vous pleure.

Ai Mondego, suis-le mon prince père heureux mais si absent,

quand finira-t-il de chasser

Insouciant du danger que j’encours d’être ainsi ,

corps offert aux chiens du Roi ?!!!

Inez, Paris, Juin 1997

dimanche 18 mai 2008


Au sujet des costumes:

La robe-objet est une construction plastique

qui suit l’élaboration d’un spectacle.

Elle s’inscrit dans le temps

et fait surgir la forme pour y loger le corps.

Une façon de mesurer l’intérieur

du silence en creusant le tissu.

C’est aussi une trace brodée de l’attente,

une action humble et laborieuse,

qui trompe l’angoisse et la peur.

En les entourant de fils et de perles colorées,

je tente de les apprivoiser.

Pour la version dite 5+1, une robe

plus légère a été cousue, me dénudant davantage.

Le poids de ces robes-sculptures,

symbolisaient l’autorité lourde et écrasante

de l’interdit propre à l’état fasciste.

Un corps ficelé de l’intérieur,

caché derrière les préjugés moraux et religieux.

Il m’a fallu quatorze ans pour me libérer de cet interdit.

Je devais apprendre à danser légère

en intégrant son poids dans mon corps.

Ensuite, je ne pourrais plus me laisser surprendre

par sa matérialité changeante,

Sa corruption sordide.

LM.

Sur la Reine morte, Inez de Castro :

( … ) Sans succès et depuis 1984,

Inez de Castro essaie d’échapper

au drame de sa mort.

Elle marche sur ses propres traces,

refaisant les gestes d’autrefois

et retrouve les sensations subtiles

d’une danse qui trompe la mort.

Inez revient, elle est seule et repose

la tête sur l’épaule de son amant, elle se souvient.

La Nourrice pétrit le pain ( corps d’Inez ),

qui se brise contre un destin imposé par

Le blanc récit de sa tombe.

L’évanouissement s’empare de la reine morte

et dans l’ourlet de sa robe se cachent

du sable rouge et des poignards sans maître.

Pedro l’habille de soie verte pour l’ultime parade

et déjà l’oiseau se meurt par la bouche.

LM. 2002

Extraits de presse :

« ( … ) Plein de projets en perspective

pour cette artiste chorégraphe et plasticienne

qui au gré des créations, construit un univers symbolique

et mythique ( … ) ».

Le Monde Interactif, Cristina Mariano.

« ( …) Lidia Martinez installe ses mythologies
personnelles comme des réseaux
de sens à décrypter, plutôt à ré-interpréter,
dans la veine d’autres plasticiens tels Chistian Boltanski,
Mike Kelley, Richard Baquié par exemple ( … ) «.

La Marseillaise, Claude Lorin.

« ( …) Exposition monographique de cette artiste plasticienne,
danseuse et chorégraphe à Miramas ( … ) »

Vogue Magazine.


« ( …) On connaissait ses solos trempés dans l’univers qui la caractérise.

En dansant multiples n’a jamais autant ému et transmis ( ... ) « .

Fédération de la Danse, Emerentienne Dubourg.b

«( … ) Théâtre, danse, performance ?

Comment définir son travail ?

La frontière est son élément géographique,

elle saute d’un art à l’autre avec aisance,

Cela dérange la critique et peut rendre difficile

la compréhension de son travail.

Elle est proche des artistes de » l’Art Povera « ,
par l’utilisation de matériaux conducteurs d’énergie.
L’emploi de fragments, de « déchets « soustraits à la vie,
servent à célébrer l’énigme de la vision,
ils interrogent notre conception de la danse,

du théâtre, celle du créateur, de l’artiste ( … ) « .

« Le jardin de Lidia Martinez «

Isabel Vila Nova Journal des Lettres( lisbonne )

lundi 12 mai 2008











autre-cas
"
des fraises, je veux des fraises.

rouges. donnez-moi un couteau, un opinnel.
ta bouche me mange des mots!

ne touchez pas avec un couteau.

rouge la viande et le chien qui la suit, affamé.

la nuit la mandragore brille comme une lampe,

comme une lampe.

ne touchez pas à mes racines avec vos mains sales!"

les harengs poussent par la tête







Les harengs poussent par la tête




Première partie
1ère scène : « La chaussure en vair-verte «

2ème scène : « Le bazar à vanités ou le baroque explosé «

3èmescène : « Va, va le Magnifique «

18’:O4

( changer l’ambiance, l’éclairage )

Deuxième partie :

4ème scène : « None altro amore «

5ème scène : « La banquière «

6ème scène : « Tableaux PR «

12’:OO

Total : 30’ : O4

1ère scène : après les percussions ( dans le noir total ),

couloir lumière, entrée lidia par jardin,

aux pieds, une seule chaussure verte et poilue….

Marcher en parallèle au public, voix, souffle, mer.

Equilibres, déséquilibres.

Poser le coussin au sol sur le « petit-pois « , une balle orange collée au sol.

( Fond de scène, milieu ), chant, texte, poser la chaussure sur le coussin, passer au-dessus.

Texte chanté :

« La poésie a inventé le monde, et le monde l’a oublié « ,

a dit Yannis Ritzos.

Dans la sécheresse du cœur, Dieu se cache-t-il pour pleurer,

si oui, qui le console ?

Possède-t-il un lieu dit pour ?

Une tache blanche, un os de seiche, un chant agoniste.

Dévorer, dévorer sans cesse, sans que la métamorphose

Fasse de nous, un papillon à la nuit brève, ( bis)

L’abîme me regarde, j’écoute…, pause-tricot. «

J’entame une diagonale vers le front de scène, à jardin.
Eclairer l’avant-scène.

[ 7’:14 ]

2ème scène : « Le bazar à vanités d’un soir «

Emerentienne entre fond-jardin, parallèle au public

Et pousse un chariot, dessus un sac avec des éléments scéniques, qu’elle dispose devant le coussin qui reste éclairé au fond milieu.

Lancer une lumière globale.

Je suis assise à jardin.

Trouver une ambiance pas très forte.

J’ai du fil blanc dans les mains que je déroule en chantonnant

et en faisant le tour sur place. Un tour entier.

« Il faut beaucoup de temps pour devenir jeune.

Doucement, je suis pressée…

Heureux les fêlés car ils laissent traverser la lumière.

Ah ! mes amis d’esprit.

Il est tard, il est déjà très trop tard… c’est fait et plus à refaire ( bis ).

La vocation au théâtre se vérifie bien des années plus tard,

a - dit George Strehler

Si vous pouvez l’imaginer, vous pouvez le faire.

Rien de ce qui a été dit ce soir n’a pu être voulu.

Le monde est en nous, il est à l’intérieur de nous, il est sans fond.

Ah! mes amis d’esprit «.

Je lance la pelote blanche, changer de lumière, plus générale.

Il y a une relation entre nous deux, voir la balance de la lumière.

Elle va s’asseoir côté-cour, près du public en poussant le chariot

Je dois sortir en déplaçant le petit banc vers le milieu de scène.

Déséquilibres jusqu’au bout, à la sortie.

3ème scène : » Va le Magnifique, va, va, va «

Musique grecque, chant de femme.

Entrée d’Isabelle avec la tête du cheval.

Elle longe le couloir du fond, reste face public côté cour,

avance en diagonale vers jardin,

et s’allonge à la fin devant scène jardin.

Eme reste assise près du public à cour.

Chant à capella, lidia entre au fond,

éme va poser la tête du cheval

fond cour sur le banc, elle sort.

Isabelle se lève et sort aussi.

Solo lidia sur un fado, j’occupe le milieu scène, lumière générale,

je vais vers le fond-cour, autour du cheval, assise et au sol.

Je déplace la tête du cheval jusqu’à jardin près du public en faisant une diagonale.

( éme se change en peau d’âne, banquière, avec son petit seau

plein de pièces de monnaie.

Isabelle s’est changée aussi, perruque blanche longue et robe claire ).

Fin de la première partie.

Changement de lumières et d’ambiance.

Quelque chose de plus sombre, plus mystérieux.

[ 18’:04 ]

1ère scène de la deuxième partie : « None altro amore «

Emerentienne entre en lançant ses pièces de monnaie,

Comme si elle donnait à manger aux poules…

Je déplace la tête du cheval jusqu’à jardin près du public en faisant une diagonale.

C’est une action simultanée.

Je danse au sol et je reviens un peu plus sur cour, éme va se placer à jardin, laisse son petit seau et isabelle rentre, diagonale vers cour,

près du public.

Eme sort au fond, je reste avec isa, on se croise, elle va se placer à cour, moi, à jardin.

On a un duo au sol, éme revient avec des robes longues posées devant son corps, une pour chacune de nous.

Elle fait le parcours du fond et place les robes en devant scène,

elle ressort.

Isabelle et moi faisons un duo avec des arrêts images

de tableaux de Paula Rego, à différentes places sur scène.

Trois poses, plus une avec éme qui revient pour cela.

Chant à capella par lidia autour du tas d’objets à cour auprès

du public.

Baisser la lumière pendant la chanson, fin et noir.

LM. 2 avril 06













QUIETA !

( um solo para a Paula Rego)

Olho o quadro da pintora Paula Rego

com o mesmo titulo, vejo uma mulher sentada

de braços cruzados, escondidos atras das costas,

de pé descalço um sobre o outro, a boca fechada,

o corpo em tensao, ela é provocante e submissa.

O cinto do vestido esta desapertado…

Detalhe que me reveala a sua dupla postura,

disponibilidade ambigua, oferta e fechada.

Tento agir na periferia do gesto pictural

resistir à aparente imobilidade do personagem

e de combater a sua violência,

nao esposar o conforto da fuga, inclinar-me até à queda,

quando a fadiga nos surpreende.

Enfim, se eu gardo a postura vertical face aos eventos,

é porque me dou um certo tempo para vos abordar.

LM, Paris Setembro 18-09-2007.

Criaçao em 2002, Tremplin Théâtre, Paris.

Textos poéticos : Pedro Tamén, José Luis Peixoto.

Coreografia, interpretaçao, fatos :lidia martinez

Musicas :Luc Ferrari, Gordon, Pena, Tozé.

Paisagem sonora :Thierry Jousse, LM.

Criaçao luzes : Clermonth Pithan, Patricia Godal

Vidéo : Valeria Richeti

Este espectaculo foi apresentado

em Paris no Théâtre de L’échangeur,

em Junho de 2006.

lidia martinez reside em paris desde 1972, onde trabalha no dominio

das artes plasticas, dança e escrita.

Representou a França e Portugal em diversos eventos internacionais.

Prepara em Paris três novos espectaculos para 2008.

Um duo sobre a obra da Paula Rego, e duas peças curtas de teatro.

Uma exposiçao para Portugal sobre o mito da inez de Castro,

encontra-se em elaboraçao.

http://www.autre-cas.blogspot.com/

dimanche 11 mai 2008

les harengs poussent par la tête












Au sujet des costumes:


La robe-objet est une construction plastique

qui suit l’élaboration d’un spectacle.

Elle s’inscrit dans le temps et fait surgir la forme

pour y loger le corps.

Une façon de mesurer l’intérieur du silence

en creusant le tissu.

C’est aussi une trace brodée de l’attente,

une action humble et laborieuse,

qui trompe l’angoisse et la peur.

En les entourant de fils et de perles colorées,

je tente de les apprivoiser.

Pour la version dite 5+1, une robe plus légère a été cousue, me dénudant davantage.

Le poids de ces robes-sculptures, symbolisaient l’autorité lourde et écrasante

de l’interdit propre à l’état fasciste.

Un corps ficelé de l’intérieur, caché derrière

les préjugés moraux et religieux.

Il m’a fallu quatorze ans pour me libérer de cet interdit.

Je devais apprendre à danser légère en intégrant

son poids dans mon corps.

Ensuite, je ne pourrais plus me laisser surprendre

par sa matérialité changeante,

Sa corruption sordide.

lidia martinez- ( 1989-2006 )