dimanche 28 décembre 2008

amigavel








escrever precipitadamente
sem chorar sobre o leite derramado

mercredi 17 décembre 2008

robes de papiers











la mariée en papiers, volants surpiqués de dentelles
volants de mille papiers piqués
volants de piqués dans un envol de blancs papiers
baisers consumés dans des papiers volants
dans les volants de la robe de mariée

se roulent pliés et se déplient, baisers imprimés, périssables
imprimé de baisers dans une robe de papier
traîne volante d'une robe périssable
jetable

un désir consumé dans une robe de mariée
volants de rêves piqués dans l'unique robe jetable
jour unique dans une robe jetable
robe de mariée en papier, rêve d'enfance

picote le cœur de la mariée devant le miroir

le papier se déchire et le corps essuie sa nudité

reçoit dans le piqué de sa traîne, une fleur en papier

jetée par le vent, oublieuse de temps et sans maître.

LM, 07







jeudi 11 décembre 2008

froid comme deux mains sous la neige









( ...) celui-ci ou un autre me dis-je

puis sa carrure s’offre à mes yeux

et le relief prend place à l’endroit précis des objets

l’eau devient source claire et apaisée

je bois le café

son velours me caresse la gorge

lave ma langue colore sa joue

devant l’autel installé sur ma table

où se mêlent des fleurs d’hier, pommes dorées

les chevaux jouets du Népal

les photographies de mes amours, tous

qu’est-ce qui allège alors la tension des jours,

console mes nuit ?

nous, blottis comme un nouveau-né

les bras serrés, neufs

vibrants au milieu d’une bataille

maintes fois livrée

ce rituel tient à la jouissance

et le guerrier connaît sa victoire

l’a domine, car il est lui-même porter du trophée

si un mot s’échappe dans la mêlée

glisse dans ma main

( elle quémande son baiser )

seigneur, si moi la femme récompensée

dans sa nature de figue écartelée

vient à lécher tout le corps de l’homme aimé

comme une louve ferait à son petit

roulé hors de son ventre

pardonnez alors à la nature
ce qu’elle retient encore dans sa griffe

rien ne laissait prévoir que ma chute a été si fatale

devant la mer

l’océan battu

vient me voler son prénom

dans cette main droite

ouverte au moment propice à l’amour

et du vent souffle

de son haleine brûlante

je garde moi, morsures et douces empreintes

d’une bouche ornée d’une dentition irrégulière

massacrante et bénite

l’homme lâche sa semence

aussitôt me brise la nuque

un vrai guerrier

écoutez ma plainte

parole délivrée enfin de l’ancestrale peur

d’être repoussée encore et encore

hors du giron du père aimé

absent, autoritaire

je vous dis que ce père

que j’ai reconnu en toute crainte

comme étant le bourreau

qui embrasse la bouche du condamné

avant de lâcher sa hache

je garde intacte la pose le cou tendu vers la lame

je deviens le cadavre offert à tous en place de grève

les fleuves coulent, lavent les pieds des pèlerins

les croyants murmurent leurs secrets en fin avoués

je lave tout à grands seaux d’eau et je frotte

je frotte jusqu’à ce que la peau imprime cette volonté

j’efface les petites morts qui ont coulé sur mes cuisses

et vous ont béni de chaudes baptêmes

de prières languissantes

l’Hermite épouse son coquillage et l’abandonne

épris de libertinages enfantins

ils sont tous comme ça, me dis-je

cette valise qui ne porte en elle que l’attente

est étrangement la même, pour nous toutes

les poitrines offertes des guerriers

ont des armures telles que seule une fine épingle

glissée entre deux lames

proches du cœur du héros

pourrait avoir foi de leurs craintes

( extrait) LM