dimanche 23 août 2009

NENNA ( extrait )



Nenna

- As-tu fermée la porte du cellier?

- Pas encore, la lumière est si douce à cette-heure-ci

de la soirée, on a besoin de sa chaleur.

- Ils sont encore là…nos invités ?
- Oui, ils dorment.

- Ils dorment, ils couvent tu veux dire.
- C’est ça, ils se sont allongés après la beuverie.

Tout y est passé, même le petit alcool sans intérêt

et que je gardais pour y glisser quelques cerises, tu sais ?

On a plus fait de ginja depuis que Vagia est partie,

les salauds l’ont emmenée…

- Arrête ! ça ne sert à rien de geindre,

si je pouvais mettre le feu à ces cafards !

Regarde-les couchés sur le dos,

la braguette ouverte et leurs mains dessus.

- Qu’ils crèvent !

J’aurais du mettre du poison dans le vin,

tu ne m’as pas laissé.

- Je suis encore maîtresse des lieux que je sache !

Le meurtre dans la famille n’est pas très prisé…

même si on aime se bouffer le nez pour un rien.

- Personne ne l’aurait su !

Je vais couper leur bite, tu vas voir !

( elle prend un couteau)

Ensuite, je leur foutrai le feu, tu veux maîtresse ?

Comme ça on pourra être tranquille à nouveau…

tu t’en souviens ?

Le temps s’éclaircit , regarde c’est un signe…

Va, dis-le ce mot tant attendu

« Coupe leur bite de soldat violeur

et fou le feu à leurs corps démembrés…ah, ah, ah…

( elle s’agite, se bat…)

- Que fais-tu ? Tu perds la tête ?

Calme-toi Nenna, viens, viens ici, dans mes bras,

ils ne te feront plus aucun mal,

je te protégerai, c’est fini…c’était il y a si longtemps.

Ils sont tous morts Nenna, regardes-moi !

- Ce sont leurs enfants !

C’est pareil !

- Non, c’est pire, mais on ne fera pas ça avant que Foppa

ne sera revenu.

- Tu es folle maîtresse…Il est mort ton Foppa !

- Je t’interdis même de le penser !

Chauffe-moi le bain, on sent leur alcool jusqu’ici.

Vas y et refais-toi le chignon, tu as l’air d’une vieille femme

égarée.

- Je le suis !

- Mais non, tu n’as pas d’âge…que tu es laide,

Je me demande comment Largo a pu t’aimer…

- Tu, n’as pas de cœur, les corbeaux t’ont élevée et moi

je vais t’enterrer un jour, laide, tu deviendras laide

quand toute cette folie prendra fin.

Tu tomberas telle de la poussière blanche.

- Va me chercher de l’eau et tais-toi.

( Nenna s ‘en va . Entre un homme)

- Les fauves se sont apaisés.

Ton vin est costaud, du velours sous la langue.


( il sort)

( à suivre)

LM.09


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