Au sujet des costumes:
La robe-objet est une construction plastique
qui suit l’élaboration d’un spectacle.
Elle s’inscrit dans le temps et fait surgir la forme
pour y loger le corps.
Une façon de mesurer l’intérieur du silence
en creusant le tissu.
C’est aussi une trace brodée de l’attente,
une action humble et laborieuse,
qui trompe l’angoisse et la peur.
En les entourant de fils et de perles colorées,
je tente de les apprivoiser.
Pour la version dite 5+1, une robe plus légère a été cousue, me dénudant davantage.
Le poids de ces robes-sculptures, symbolisaient l’autorité lourde et écrasante
de l’interdit propre à l’état fasciste.
Un corps ficelé de l’intérieur, caché derrière
les préjugés moraux et religieux.
Il m’a fallu quatorze ans pour me libérer de cet interdit.
Je devais apprendre à danser légère en intégrant
son poids dans mon corps.
Ensuite, je ne pourrais plus me laisser surprendre
par sa matérialité changeante,
Sa corruption sordide.
lidia martinez- ( 1989-2006 )
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