( ...) celui-ci ou un autre me dis-je
puis sa carrure s’offre à mes yeux
et le relief prend place à l’endroit précis des objets
l’eau devient source claire et apaisée
je bois le café
son velours me caresse la gorge
lave ma langue colore sa joue
devant l’autel installé sur ma table
où se mêlent des fleurs d’hier, pommes dorées
les chevaux jouets du Népal
les photographies de mes amours, tous
qu’est-ce qui allège alors la tension des jours,
console mes nuit ?
nous, blottis comme un nouveau-né
les bras serrés, neufs
vibrants au milieu d’une bataille
maintes fois livrée
ce rituel tient à la jouissance
et le guerrier connaît sa victoire
l’a domine, car il est lui-même porter du trophée
si un mot s’échappe dans la mêlée
glisse dans ma main
( elle quémande son baiser )
dans sa nature de figue écartelée
vient à lécher tout le corps de l’homme aimé
comme une louve ferait à son petit
roulé hors de son ventre
pardonnez alors à la nature
ce qu’elle retient encore dans sa griffe
rien ne laissait prévoir que ma chute a été si fatale
devant la mer
l’océan battu
vient me voler son prénom
dans cette main droite
ouverte au moment propice à l’amour
et du vent souffle
de son haleine brûlante
je garde moi, morsures et douces empreintes
d’une bouche ornée d’une dentition irrégulière
massacrante et bénite
l’homme lâche sa semence
aussitôt me brise la nuque
un vrai guerrier
écoutez ma plainte
parole délivrée enfin de l’ancestrale peur
d’être repoussée encore et encore
hors du giron du père aimé
absent, autoritaire
je vous dis que ce père
que j’ai reconnu en toute crainte
comme étant le bourreau
qui embrasse la bouche du condamné
avant de lâcher sa hache
je garde intacte la pose le cou tendu vers la lame
je deviens le cadavre offert à tous en place de grève
les fleuves coulent, lavent les pieds des pèlerins
les croyants murmurent leurs secrets en fin avoués
je frotte jusqu’à ce que la peau imprime cette volonté
j’efface les petites morts qui ont coulé sur mes cuisses
et vous ont béni de chaudes baptêmes
de prières languissantes
l’Hermite épouse son coquillage et l’abandonne
épris de libertinages enfantins
ils sont tous comme ça, me dis-je
cette valise qui ne porte en elle que l’attente
est étrangement la même, pour nous toutes
les poitrines offertes des guerriers
ont des armures telles que seule une fine épingle
glissée entre deux lames
proches du cœur du héros
pourrait avoir foi de leurs craintes
( extrait) LM
2 commentaires:
Mais... quel courageux combat!
Et quelle ardente volonté de se battre!
Vos guerriers ne point donnent de trèves!
En fuite... de cette soie épique d' Waterloo!
ici "je bois le café"...merci pour votre visite à mon space!
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